dimanche 6 septembre 2015

La sagesse est-elle une forme de paresse ?

D'un avis plutôt général, l'humain doit tendre vers plus de sagesse pour vivre mieux, et celle-ci s'acquiert petit à petit avec l'expérience. Je vais essayer de vous expliquer au travers de ce billet d'humeur mon point de vue sur la sagesse !

Avant de développer, je vous propose de relire la définition de ce qui va nous intéresser à travers ces quelques lignes :


Sagesse (n.f.) : 
  • idéal supérieur de vie proposé par une doctrine morale ou philosophique ; comportement de quelqu'un qui s'y conforme
  • qualité de quelqu'un qui fait preuve d'un jugement droit, sûr, averti dans ses décisions, ses actions
  • qualité de quelqu'un qui agit avec prudence et modération ; caractère de son action
  • Tempérance, modération dans les désirs, les plaisirs, la nourriture, la boisson, etc.

Voilà donc vers quoi on veut nous faire aller... J'ai déjà eu des propositions autrement plus excitantes que de me "conformer" à quelque chose, ou encore d'agir avec "prudence et modération". Ces mots extraits de la définition me font fuir ! Mais pourquoi donc ce concept de sagesse nous est vendu comme un idéal ? 

D'ailleurs, ça commence très tôt : dès notre plus jeune âge, à l'école, nous étions récompensé par un bon point lorsque nous étions "sage". Plus tard, nos décisions qui faisaient preuve de sagesse étaient saluées. 

Intéressons nous précisément à ces choix que nous avons à faire, et pour lesquels il serait bon de statuer avec "sagesse". Vous avez assurément un exemple en tête. Dès lors que la question se pose, c'est que la "bonne" (entendez "sage") option n'est pas celle à laquelle on tend naturellement. Il y a donc obligatoirement une forme d'abnégation, et c'est en collant l'étiquette "sagesse" que ce renoncement devient louable.

Evidemment, ce sacrifice me gêne. Mais à bien y réfléchir, cette "sage attitude" n'est-elle pas la plus confortable ? N'est-il pas plus aisé de renoncer à ses idées plutôt que de les défendre ? Avec en prime une médaille ! Sous couvert du concept de la sagesse, il devient inutile de défendre ses opinions. Adieu courage, nous n'avons plus besoin de toi. 

Une nouvelle question se pose : est-il plus facile de renoncer à l'une de ses idées ou la défendre ? Est-il plus aisé de rester sagement à l'abri lorsqu'il y a une tempête, ou sortir pour l'affronter ? Est-il plus confortable de suivre ou de mener ? Il y a assurément deux écoles, et vous aurez compris à laquelle j'appartiens. Je n'aime pas me conformer, alors que c'est infiniment plus commode à mes yeux.

Facile, aisé, confortable... ne serions-nous pas aux portes de la paresse ? Pour nous aider à y répondre, en voici la définition :

Paresse (n.f.) : 
  • comportement de quelqu'un qui répugne à l'effort, au travail, à l'activité, goût pour l'oisiveté
  • manque d'énergie dans une action

Evidemment, j'ai avant tout tenté une rime dans le titre, sans oublier un soupçon de provocation... mais je pense que nous n'en sommes pas loin !

Pour finir de vous convaincre, je vous propose un exercice - un brin absurde - mais qui vous permettra de choisir si oui ou non vous êtes d'accord avec moi :


Geluck, et son chat, nous propose cette réflexion : faut-il dire la vérité aux imbéciles ? La sagesse va nous pousser à ne pas dire la vérité (je pense que vous êtes tous d'accord avec cette affirmation). Mais quelle est la réponse la plus difficile à formuler ? Laquelle va demander le plus d'efforts ?

Bonne analyse ;)

P.S. - Je crois que je suis au taquet pour suivre Antoine dans ses révisions de philo cette année !!

13 commentaires:

  1. Chez nous on appelle cela "middle-age crisis"... Le mariage n'est-il pas la forme de "sagesse" la plus répandue? :-)

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    1. Il est plus facile de se laisser tenter par la crise de la quarantaine que de défendre son idéal de couple, non ? Nous sommes en 2015. Le mariage comme tu l'entends a vécu (je pense).

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    2. Eh bien défend ton ideal de couple...

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  2. En fait la vraie question est: faut-il tenir compte des sentiments des autres? L'expression de notre vérité vaut-elle la blessure d'autrui?

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    1. Oui, j'aime bien tes questions. Et j'affirme qu'il est plus aisé de tenir compte des sentiments des autres... et se taire, pour éviter la blessure de l'autre.

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    2. C'est surtout plus égoïste... Il est souvent plus difficile d'être ouvert à ses sentiments et a ceux des autres, car on s'expose plus... Est-ce que l'égoïsme est une forme de courage? Ce sont généralement les êtres les plus fermés, les moins évolués, qui sont les plus égoïstes...

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    3. Je reprends mon exemple, avec le chat. Dire "vous êtes très con", c'est soit :
      - pas très évolué
      - très courageux

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    4. Et je pense que dans ce cas la réponse est facile...

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    5. Il faut donc que je développe.
      Je voyais deux "catégories" d'égoïstes.
      L'égoïsme est d'une manière générale un comportement pas très évolué. L'égoïste ne se remet pas en question, fait abstraction de son entourage et ne tient pas compte des émotions et des sentiments des autres. J'appellerais cela l'égoïsme passif.
      A côté de cela, il peut y avoir des personnes qui choisissent de défendre leurs convictions, au risque de heurter la sensibilité des autres. L'égoïsme actif. Dans ce cas, l'égoïsme devient une forme de courage.
      Mais en relisant tes commentaires, je comprends que tu penses que c'est égoïste de tenir compte des sentiments des autres. Ai-je bien compris ?

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    6. Tu as mal compris.
      J'aime bien tes deux formes d'égoïsme! Mais l'égoïsme actif n'est courageux que s'il fait de la place à l'écoute des sentiments des autres. Mais bon, personne n'est parfait... :-)

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    7. Quand je dis que j'aime bien, je veux dire j'aime bien ta description des 2 formes d'égoïsme....

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  3. Peut-il exister une société parfaite, évoluée, ou chacun peut être soi-même sans blesser autrui? Ou l'idée même de société, de communauté, implique-t-elle un certain renoncement à soi au bénéfice de la communauté?

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    1. Tu es sur le célèbre "la liberté s'arrête là où commence celle des autres". Lorsque la liberté s'arrête, il y a fatalement un renoncement de soi.

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