dimanche 11 janvier 2015

Putain, quelle semaine !

J’essaie de faire un peu d’ordre dans mon esprit. L’attentat perpétré chez Charlie Hebdo y a mis le bazar. Il a provoqué beaucoup d’émotions chez moi. Comment réagir ? Que penser ? Ai-je bien tout compris ? Qui est Charlie ? …bref, les questions et les idées se bousculent. Les événements m'ont bouleversé, et cette semaine m'a semblé interminable.

J’ai essayé de faire le tri, et vous propose quelques unes de mes réflexions ;)



Courage

Pour comprendre qui étaient les victimes, j’ai fait quelques recherches sur la toile, et j’ai vite compris qu’il s’agissait d’hommes et de femmes bien différents, tous réunis autour d’un objectif commun – la liberté d’expression – et partageant la même valeur : le courage. C’est vraiment cette notion de courage que je retiens (sans doute parce que ce n’est pas ce qui me caractérise en premier !). Ils se savaient menacés, une Fatwa demandant la tête de Charb avait même été émise, et ça n’avait rien changé à leur ligne éditoriale. Quel cran, quelle audace… et quelle constance dans la défense de leurs idées. Chapeau bas les gars ! Je suis vraiment admiratif devant de tels profils, ou plutôt devant de tels caractères, remplis de talents artistiques hors normes. Du coup, je me pose la question : ont-ils vraiment réussi à tuer Charlie Hebdo ? Une partie de la réponse en rentrant chez moi le soir, et en ouvrant mon ordi.

Un immense élan positif des français

Quelle bonne surprise : je sens un élan de détermination de mes compatriotes pour faire vivre Charlie Hebdo – comprenez par là pour faire vivre la liberté l’expression – sans une seule once de haine ou d’esprit de vengeance. Waouh !

La liberté, c’est comme la santé !

J’essaie de comprendre… Alors que nous avions décroché très récemment la 2ème place du classement des pays les plus pessimistes au monde, voilà une immense vague d’optimisme qui arrive. A bien y réfléchir, je pense que c’est une réaction spontanée et naturelle : on vient de nous enlever un acquis – la liberté – ce qui provoque un reflexe de « défense ». Pour mieux vous expliquer mon idée, je vais faire un parallèle avec la santé. Lorsqu’on a la santé, on n’en a pas conscience. C’est quand on tombe malade que l’on trouve des ressources souvent ignorées pour guérir. Lorsqu’on est libre, on n’en a pas conscience. C’est quand on nous la retire que la résistance s’organise. Et quelle résistance ! Les français, et bientôt le monde entier, s'identifie au symbole que le journal qu'on a essayé de supprimer représente. Il est hors de question que l'hebdomadaire disparaisse... au contraire. Il semble plus fort que jamais. 

Réseaux sociaux

Les réseaux sociaux ont joué un rôle d’amplificateur : quelques heures à peine après les évènements, on peut voir fleurir des mentions « Je suis Charlie »  par dizaine sur nos fils d’actualité Facebook.



Je vois de nombreuses photos de profil être remplacées par ce désormais célèbre logo. Que faire ? Est-ce que je suis ce mouvement ? Mais pourquoi ? J’ai le souvenir d’avoir acheté une fois ou deux l’hebdomadaire dans ma vie, et il y a fort longtemps, c'est tout ! Et si je m’identifie à Charlie, j’affiche que je partage ses valeurs, et notamment le courage… le courage du fond de mon canapé ? Non ! Trop facile, alors je ne changerai pas ma photo de profil. Cependant, ces quelques lettres blanches sur fond noir qui se répandent par centaine sur nos écrans, c’est rassurant. Rassurant parce que ça confirme l’ « enthousiasme » général, ou plutôt la détermination collective à conserver notre liberté.
Il y aura dans le lot malheureusement quelques récupérateurs qui essaieront de tirer profit de la situation, mais ça restera marginal (je veux croire une fois en l’honnêteté de nos politiques…).


Egoïsme

Finalement, cette tragédie a des conséquences jusque là plutôt positives. Reste à voir ce que Charlie Hebdo va devenir sans ses piliers...
Il me reste cependant un fond de mauvaise conscience : lorsque les médias annoncent un attentat au Moyen Orient, en Afrique, ou n'importe où ailleurs dans le monde, cela m'interpelle... quelques minutes, et je passe à autre chose. Lorsque c'est un journal satirique qui est pris pour cible à moins de 2 heures de chez moi, que le dessinateur Cabu (qui a égayé mes mercredis après-midi avec ses caricatures diffusées à la télé dans le Club Dorothée, véritable institution pour ma génération !) est abattu, la catastrophe occupe mon esprit toute la semaine. A l'image ces dernières semaines du virus Ebola. Lorsqu'il se propage en Afrique, on tend l'oreille... mais lorsqu'un cas pourrait peut-être avoir été décelé en France, on monte le son, on s'inquiète, puis on s'informe :( Tiens, encore une analogie avec le monde de la santé : ce sont peut être les dommages collatéraux de la vie de couple avec une infirmière ! Mais revenons-en à cet horrible égoïsme... je ne suis pas très fier de moi. J'en ai conscience, c'est un bon début !


Voilà, je vous ai livré en vrac (j'ai essayé de mettre un lien entre chaque sujet quand même !!) mes réflexions de la semaine. Du coup, la super période de nouvel an, le retour d'Antoine et Jules, ma super "rentrée" professionnelle semblent bien loin. Mais je reviendrai prochainement sur ces sujets un peu plus glamour ;)

1 commentaire:

  1. Je suis moi-même étonné par la bonne réaction des français... Pourvu que cela dure!

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